Non à la fermeture de l’Université nationale de Tauride

Je vous envoie fais suivre une déclaration du syndicat Action directe contre la fermeture de l’Université nationale de Tauride originellement en Crimée exilée en territoire libre qui enseigne notamment la langue tatare. Cette fermeture s’inscrit dans une vaste de plan qui vise à • Réduire le nombre d’étudiants (voir également réduction des bourses d’études) ; • Livrer à la spéculation leur terrain et bâtiment à la spéculation immobilière Elle est le fruit d’un audit soutenu par la Banque mondial effectué avant le 24.2 22. Maksym, un des responsables du syndicat, me dit : « Nous menons probablement la plus grande campagne d’Action directe. Nous luttons contre l’optimisation de l’enseignement supérieur et actuellement plusieurs universités et des groupes d’étudiants nous soutiennent. Nous avons vraiment besoin d’un soutien international. » Par ailleurs, ce sont 70 autres universités qui doivent être « optmisiées » C’est une bataille centrale pour la jeunesses étudiante ukrainienne qui s’engage contre le gouvernement bourgeois Zelensky au service des intérêts de l’oligarchie.  Les messages de soutien (en anglais) de structures syndicales peuvent être envoyés à priama.diia@gmail.com Une pétition internationale de signataires individuels liés de prés ou loin au monde l’université est en préparation.

Non à la fermeture de l’Université nationale de Tauride

Récemment, nous avons appris que le ministère ukrainien de l’Éducation et des Sciences envisage de « réorganiser » l’Université nationale de Tauride (TNU), à savoir de la fusionner avec l’Université nationale de Kyiv-Mohyla Academy (KMA). Cela signifie mettre tous les étudiants et tous les bâtiments à la disposition de l’administration de la KMA, la destruction dans faits de la TNU, et pour ses étudiants, c’est la perte de leur propre autonomie, de leur subjectivité, de leurs spécialités uniques et un avenir incertain.

TNU est la seule université de Crimée qui a réussi à se déplacer de la Crimée vers les territoires contrôlés par l’Ukraine. Ce n’est qu’ici que les étudiants peuvent apprendre la langue tatare de Crimée. Les étudiants qui y sont entrés se retrouvent dans une situation où ils seront contraints de faire partie d’une autre université sans aucune garantie qu’ils pourront conserver leurs spécialités, leurs anciens frais de scolarité et l’hébergement dans un dortoir.

Tout ce que le ministère de l’Éducation et des Sciences nous propose, c’est de « faire confiance » !?

Les projets du ministère de l’Éducation et de la Science ont provoqué une profonde indignation au sein de la communauté étudiante de l’université : elle s’oppose fermement à la liquidation de son université, soulignant à juste titre son importance pour la préservation de la diversité culturelle et les opportunités éducatives uniques qu’elle offre.

Ce n’est pas la première fois que de telles « réorganisations » ont lieu – il s’agit d’un problème systémique. L’année dernière, en raison de sa fusion avec l’Université d’économie municipale, l’Université nationale de génie civil et d’architecture de Kharkiv a cessé. De la même façon, le ministère de l’Éducation et des Sciences voulait détruire l’Académie ukrainienne de l’imprimerie, en la rattachant à l’Université nationale de Lviv. Mais grâce à la solidarité et à la mobilisation des étudiants, heureusement, elle a pu être défendue. La même année, le problème des « réorganisations » est devenu de plus en plus important : il touche déjà non seulement la TNU, mais aussi les universités KHNPU, ODEKU, UIPA, NAU, et cette liste ne concerne donc pas que la TNU.

Au cours de l’agression à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine, les universités sont devenues plus importantes que jamais : les dortoirs des étudiants ont abrité de nombreuses personnes déplacées de force, et une formation de haute qualité de spécialistes est très importante pour la reconstruction de l’Ukraine après la guerre. Dans un article du docteur en économie Oleksandr Kostiuk, l’auteur souligne que l’État devrait prendre en charge la totalité de la charge de l’éducation afin de créer un système efficace de formation développé pour les personnes qui sont déjà sur le marché du travail ou qui y entreront bientôt, parmi ces derniers se trouvent les jeunes. À eux seuls, de tels investissements dans l’enseignement supérieur peuvent conduire à une croissance du PIB du pays de 1,8 à 2,1 % d’ici 2030. Dans le même temps, le secteur privé ukrainien n’offre actuellement une formation tout au long de la vie qu’à 2 % des employés. Selon cet indicateur, l’Ukraine est proche du Ghana et du Kenya. La réduction du nombre d’universités va à l’encontre de cette vision, ne fait qu’exacerber les problèmes existants et n’offre pas un modèle prometteur d’éducation efficace d’après-guerre.

Nous sommes des étudiants qui sont directement touchés par cette offensive criminelle du ministère de l’Éducation et des Sciences. Nous, les étudiants de l’Université nationale de Tauride et les membres du syndicat étudiant indépendant Action directe, nous nous sommes unis pour attirer l’attention sur le problème et lutter contre l’initiative scandaleuse du ministère de l’Éducation et des Sciences. Les étudiants des établissements d’enseignement menacés ont maintenant un besoin urgent de solidarité et de coopération, c’est pourquoi nous vous exhortons à diffuser par tous les moyens des informations relatives à ce cas inédit.

Priama Diia  (Action directe) Les messages de soutien de structures syndicales peuvent être envoyés à priama.diia@gmail.com